Guerre dans l'Est : Ambongo appelle à un front commun pour la paix

<p>L'archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a dénoncé l'inconscience des autorités face à l'activisme du M23 dans son message à l'occasion de la fête de Pâques. Il a souligné que, suite aux guerres de l'Est, il est essentiel de s'unir autour d'un front commun pour faire face au ralliement de certains acteurs politiques à [&hellip;]</p>

1 Avril 2024 - 18:44
1 Avril 2024 - 18:44
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Guerre dans l'Est : Ambongo appelle à un front commun pour la paix

L'archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a dénoncé l'inconscience des autorités face à l'activisme du M23 dans son message à l'occasion de la fête de Pâques. Il a souligné que, suite aux guerres de l'Est, il est essentiel de s'unir autour d'un front commun pour faire face au ralliement de certains acteurs politiques à la rébellion. Le cardinal métropolitain Ambongo a invité les autorités congolaises à réfléchir aux motivations sous-jacentes à ces actes, qu'il considère comme étant le résultat de la frustration.

« Alors que le pays est en guerre et que l'ennemi avance, certains ne s'intéressent qu'à leur part du gâteau. Comment pouvons-nous aspirer à des postes au parlement, au gouvernement, ou à la tête d'un ministère dans de telles circonstances ? Ce comportement est totalement incohérent », a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo.

Il ajoute : « Face à la situation périlleuse de notre pays, un pays assiégé et en guerre, la première démarche devrait être de se rassembler pour établir un front commun. Cependant, ce front commun fait défaut aujourd'hui. Comment peut-on attendre des fils de ce pays, qui ont quitté Kinshasa, qu'ils rejoignent la rébellion à l'Est ? Nous devons nous interroger sur les raisons de leur départ. Avant de les traiter de traîtres pour avoir rejoint l'ennemi, demandons-nous pourquoi ils ont agi ainsi. La réponse réside dans le fait que nous continuons ici à poser des actes qui divisent, qui affaiblissent notre unité nationale et qui excluent certains de la jouissance de notre patrimoine national », a expliqué l'archevêque Ambongo.

Dans la foulée, Vedy Mukendi Kabengele, secrétaire national en charge de la communication et des médias de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social, a réagi au message de la messe pascale. Il a approuvé l'appel du cardinal Ambongo à former un front commun pour la paix, une idée qu'il trouve en accord avec celle du chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui incite constamment les Congolais à l'unité derrière les FARDC et le commandement suprême pour mettre fin à l'agression rwandaise. Toutefois, il reproche au cardinal Ambongo de ne pas avoir cité de verset biblique pour condamner les Congolais qui ont choisi de rejoindre l'ennemi et de se ranger du côté des agresseurs de la République Démocratique du Congo, arguant qu'il n'existe aucune justification valable pour prendre les armes contre son propre pays. Selon lui, un bon pasteur devrait condamner sans équivoque ces traîtres avant de soulever des questions de fond.

Mukendi Kabengele explique que la raison pour laquelle certains ont rejoint l'ennemi est simple : « Ils étaient au pouvoir et cherchent à y revenir par les mêmes moyens qu'ils ont utilisés pour y parvenir initialement. » Il estime que le cardinal Ambongo, à l'instar des autres pasteurs, devrait encourager les Congolais à soutenir les FARDC et le commandement suprême afin de former un véritable front commun.

La situation complexe et les tensions actuelles en République Démocratique du Congo appellent à une réflexion profonde et à une action concertée. Les appels à l'unité et à la formation d'un front commun pour la paix, bien que soutenus par des figures religieuses et politiques, soulèvent des questions cruciales sur la responsabilité, la justice et la voie vers la réconciliation nationale. Alors que les débats continuent, une chose reste claire : “la paix durable ne peut être atteinte que par un dialogue inclusif et des efforts sincères de toutes les parties pour surmonter les divisions et travailler ensemble pour l'avenir du pays.”

Guyvenant Misenge