RDC face aux catastrophes naturelles : Le gouvernement renforce la prévention et l'aménagement du territoire

Face à la recrudescence des catastrophes naturelles et à leurs conséquences dévastatrices, le gouvernement de la République Démocratique du Congo a présenté un plan d'action ambitieux axé sur la prévention, la gestion des crises et une réforme profonde du secteur de l'aménagement du territoire. Lors d'un Briefing presse de ce jeudi 24 avril , le ministre de l'Aménagement du Territoire, Guy Loando, et le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, ont détaillé les mesures urgentes et les stratégies à long terme mises en place pour protéger les populations et reconstruire les zones affectées.
La récente réunion du Conseil des ministres a été marquée par une prise de conscience aiguë de la vulnérabilité du pays face aux aléas naturels.
En réponse aux sollicitations de la ministre d'État, ministre des Affaires internes, concernant des constructions non conformes, le gouvernement a réaffirmé la primauté de l'arrêté du 20 février 2025 et a ordonné l'identification et la description immédiate de toutes les structures situées dans les zones à risque, conformément aux plans d'urbanisation.
Parallèlement, le secteur de la santé a soulevé l'urgence d'un cadre normatif pour l'aménagement du territoire.
Dans cette optique, le gouvernement a insisté sur l'achèvement rapide du processus législatif en cours à l'Assemblée nationale, afin que la loi sur l'aménagement du territoire puisse être promulguée par le Chef de l'État. L'objectif est de doter le pays d'un outil juridique robuste pour une planification urbaine et rurale durable et résiliente.
Un autre point crucial abordé concerne la clarification des rôles et responsabilités des différentes entités gouvernementales en cas de catastrophe. Soulignant la nécessité d'une coordination efficace, le gouvernement a plaidé pour l'établissement d'un protocole d'intervention clair, définissant qui agit en premier et comment, afin d'éviter toute confusion et de garantir une réponse rapide et adéquate aux situations d'urgence. Cette clarification vise également à établir clairement les responsabilités en cas de manquement ou de mauvaise gestion.
D'après le ministre Guy Loando, le ministère des Affaires sociales est également en première ligne de cette stratégie. Des efforts sont en cours pour harmoniser le cadre juridique de l'Agence de l'État d'Assurance naturelle et pour clarifier le rôle du ministère dans l'accompagnement des populations affectées.
Une initiative majeure annoncée est le lancement d'une campagne d'éducation civique à l'échelle nationale. Cette campagne vise à sensibiliser la population aux comportements à adopter en cas de catastrophe, notamment en matière de non-panique et de respect des consignes de sécurité.
S'inspirant même des pratiques militaires en cas de troubles, l'idée est d'inculquer une culture de la préparation et de la réaction adéquate face au danger.
Sur le plan logistique, le gouvernement a décidé d'opérationnaliser une convention existante pour les opérations de soins d'accommodation et de réponse à l'attention culturelle.
De plus, une attention particulière est portée à la mise en place de sites dédiés dans les 26 provinces du pays pour accueillir les sinistrés, les soignants et même les dépouilles en cas de pandémie ou de catastrophe majeure. Ces infrastructures, dont l'entretien sera assuré par l'État, visent à garantir une prise en charge digne et organisée des victimes.
Tirant les leçons des récentes inondations à Kinshasa, qui ont tragiquement coûté la vie à près de 80 personnes, le gouvernement a mis en place un comité parlementaire. Ce comité a pour mission d'analyser en profondeur les causes de ces catastrophes, qui se sont révélées non seulement techniques et structurelles, mais également liées à des problèmes d'étanchéité et d'obstruction des voies d'évacuation par les déchets. Un plan d'urgence a été élaboré, englobant des mesures sociales, techniques, légales, alimentaires et financières.
Dans le domaine technique, une surveillance accrue des zones interdites est préconisée. Le gouvernement a constaté avec préoccupation la tendance de certains citoyens à s'installer volontairement dans des zones à risque, souvent le long de routes nouvellement réhabilitées ou dans des conditions d'insalubrité. Un renforcement des contrôles par les services compétents est donc impératif.
Parallèlement, un effort majeur doit être consenti pour doter les entités territoriales décentralisées de plans d'aménagement et d'occupation du sol, outils essentiels pour une planification urbaine maîtrisée.
La gestion des déchets est également identifiée comme un enjeu crucial. Le ministre de l'Environnement a souligné la nécessité d'impliquer les entreprises productrices d'emballages dans la chaîne de recyclage et de gestion des déchets, en complément des services municipaux.
L'instauration d'un système de tarification incitative au tri et au recyclage est également envisagée pour encourager des comportements plus responsables.
Enfin, le gouvernement a identifié des axes routiers d'importance capitale pour l'aménagement du territoire et la compétitivité nationale, dont la réhabilitation sera une priorité.
À travers ces mesures multidimensionnelles, le gouvernement de la RDC affiche sa détermination à renforcer la résilience du pays face aux catastrophes naturelles et à bâtir un avenir plus sûr pour ses citoyens grâce à une politique d'aménagement du territoire proactive et responsable.
Christian Mutombo m