Conflit rwando-congolais : Goma, une ville transformée en camp de déplacés de guerre
La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, fait face à une situation humanitaire critique. L’afflux massif de populations fuyant les violences dans leurs régions respectives a transformé la ville en un véritable camp de déplacés de guerre. Les sites de déplacés sont saturés et des milliers de personnes errent dans les rues sans assistance adéquate, comme a pu le constater la rédaction de Newnarratif RDC ce 23 janvier 2025. Cette réalité inquiétante ne laisse personne indifférent : des familles déchirées, sans abris, à l'avenir incertain, des enfants orphelins, des femmes et filles violées, des veuves en pleurs, un désespoir permanent.
Placide Kambere Nzilamba, secrétaire exécutif de la société civile du Nord-Kivu, lance un cri d'alarme face à cette situation. « Les sites de déplacés sont déjà à saturation, et de nombreuses familles errent dans la ville sans assistance adéquate », a-t-il déclaré. Ce témoignage illustre l’ampleur du défi auquel les autorités et les organisations humanitaires doivent faire face.
Le récent déplacement des populations a été aggravé par la prise des agglomérations du territoire de Kalehe, dans le Sud-Kivu, par les rebelles du M23. La ville de Goma reste la seule échappatoire pour ces personnes en quête de sécurité. Ces nouveaux arrivants s’ajoutent à ceux venus des territoires du Nord, amplifiant ainsi la pression sur une ville déjà débordée.
Face à cette situation, Kambere appelle à une réponse immédiate pour ramener la paix et la sécurité dans les zones abandonnées par leurs populations. « Travaillons d’urgence pour restaurer la sécurité dans ces entités afin que les déplacés puissent retourner chez eux », a-t-il plaidé.
La prise en charge des déplacés reste un défi majeur. Avec des ressources limitées, les structures d’accueil peinent à répondre aux besoins essentiels, et l’aide humanitaire demeure insuffisante. Cette situation pose des questions sur les responsabilités des autorités locales et nationales, ainsi que sur le rôle des partenaires internationaux dans la gestion de cette crise humanitaire.
La ville de Goma, au bord de l’asphyxie, appelle à une solidarité régionale et internationale. Sans une intervention rapide et coordonnée, les conditions de vie des déplacés risquent de s’aggraver, augmentant les risques de crises sanitaires et sociales. La communauté internationale et les acteurs locaux sont désormais interpellés pour répondre efficacement à cette crise qui dépasse les capacités locales.
Gracieux Bazege, depuis Goma