Mali : La junte au pouvoir ordonne la suspension des activités politiques
<p>La junte militaire au pouvoir malien a, par le biais d'un décret promulgué ce mercredi 10 avril, annoncé la cessation indéfinie des activités des partis politiques. C'est ce qu'a révélé le porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maïga, dans une allocution diffusée mercredi soir sur la chaîne nationale. « Le décret stipule la suspension, jusqu'à nouvel ordre […]</p>

La junte militaire au pouvoir malien a, par le biais d'un décret promulgué ce mercredi 10 avril, annoncé la cessation indéfinie des activités des partis politiques. C'est ce qu'a révélé le porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maïga, dans une allocution diffusée mercredi soir sur la chaîne nationale.
« Le décret stipule la suspension, jusqu'à nouvel ordre des activités des partis politiques et des associations à caractère politique, et ce, dans le but de préserver l'ordre public », a précisé le porte-parole.
Il convient de souligner que le Mali est sous contrôle militaire depuis août 2020, marquant le début de huit putschs en Afrique de l'Ouest et centrale sur une période de quatre ans, incluant ceux survenus chez ses voisins, à savoir le Burkina Faso et le Niger. L'actuelle junte malienne s'est emparée du pouvoir lors d'un second coup d'État en 2021 et s'est engagée à rétablir un gouvernement civil d'ici le 26 mars 2024, suite aux élections de février de la même année.
Néanmoins, la situation se tend : en septembre dernier, la junte a annoncé le report sine die des élections de février, invoquant des raisons techniques.
Cette décision a provoqué l'ire des formations politiques, nombre d'entre elles ayant exprimé leur mécontentement après l'expiration du délai de transition le mois dernier, sans qu'aucun scrutin n'ait eu lieu. D'éminents partis politiques et associations de la société civile malienne ont, le 31 mars, exigé l'établissement d'un calendrier électoral.
« Nous recourrons à tous les moyens légaux et légitimes pour rétablir un ordre constitutionnel normal dans notre pays », ont-ils affirmé dans un communiqué conjoint signé par plus de 20 entités, y compris une importante coalition de l'opposition et le parti de l'ancien président renversé.
Pour contrer les desseins des partis politiques accusés de vouloir instiller la terreur au sein de la population, les autorités militaires maliennes ont suspendu toutes les activités partisanes à Bamako et ont ainsi rompu leur engagement initial d'organiser des élections en février 2022.
Albert Raphaël Ahindo