Présence de systèmes de défense aérienne rwandais en RDC : un rapport accablant de l'ONU
Un récent rapport du Groupe d'experts des Nations unies a confirmé la présence de systèmes de défense aérienne à courte portée (SHORAD) rwandais sur le territoire congolais, renforçant les accusations de soutien militaire direct du Rwanda au groupe armé M23, actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le 25 octobre 2024, un système SHORAD a été repéré à Karuba, dans le territoire de Masisi, à environ six kilomètres de Sake. Des analyses d’images ont permis d’identifier l’équipement comme un Norinco Type 92 Yitian TL-6, un système de fabrication chinoise utilisé par les Forces de défense rwandaises (RDF). Ces équipements offrent un avantage stratégique certain, notamment en neutralisant les moyens aériens adverses.
Le rapport indique également que la MONUSCO a perdu un drone de reconnaissance le 29 octobre 2024, lors d’une mission au-dessus de Mpeti, dans le territoire de Walikale. Le GPS de l’appareil a été brouillé avant qu’il ne s’écrase près de Kikuvo, confirmant l’utilisation de technologies avancées de guerre électronique dans la région.
Depuis avril 2024, plusieurs systèmes SHORAD ont été observés dans des localités stratégiques comme Kamulima, Kahunga, Kitchanga et Rubaya. En novembre 2024, au moins trois de ces systèmes étaient opérationnels dans les zones de Kibumba, Kitchanga et Karuba, témoignant d’un déploiement coordonné et étendu.
Bien que ces équipements soient d’origine chinoise, leur présence ne constitue pas nécessairement une violation des sanctions internationales, précise le rapport. Néanmoins, les experts des Nations unies ont adressé une demande d’explication au gouvernement rwandais concernant l’utilisation et le déploiement de ces matériels militaires sur le sol congolais.
Ces découvertes corroborent les accusations de soutien logistique et militaire du Rwanda au M23, un groupe armé impliqué dans de violents affrontements dans l’est de la RDC. Cette situation aggrave une crise sécuritaire et humanitaire déjà préoccupante, alors que les populations civiles continuent de subir les conséquences de cette instabilité.
La publication de ce rapport relance les appels à une action internationale pour mettre fin à cette escalade et protéger la souveraineté de la RDC. Les experts insistent sur la nécessité d’une réponse coordonnée pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation sécuritaire et humanitaire dans la région.
Gracieux Bazege
