Kinshasa dénonce le double discours de Kigali malgré l’accord de paix signé à Washington

Alors que Kigali continue de nier toute implication dans le conflit à l’Est de la République démocratique du Congo, Kinshasa hausse le ton. Le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole Patrick Muyaya, a vivement réagi aux récentes déclarations du président rwandais Paul Kagame, qualifiées d’« incohérentes » au regard des engagements pris dans l’accord de paix signé fin juin à Washington.
Parrainé par les États-Unis, notamment le secrétaire d’État Marco Rubio, cet accord prévoit un cessez-le-feu immédiat, le respect des frontières internationales, le retrait des troupes étrangères ainsi que la relance de la coopération bilatérale entre les deux pays. Pour Kinshasa, l’adhésion du Rwanda à ce processus constitue une reconnaissance tacite de son implication dans la crise. « On ne signe pas un accord de désengagement militaire si l’on n’est pas partie prenante au conflit », a martelé Patrick Muyaya au micro de Radio Okapi, dénonçant un double langage persistant de la part des autorités rwandaises.
Au-delà du volet sécuritaire, le ministre congolais a également pointé du doigt le modèle politique rwandais, qu’il juge incompatible avec les principes démocratiques. Il a dénoncé l’absence de libertés fondamentales, le déficit de pluralisme et la répression de la presse dans le pays voisin.
Dans un contexte régional toujours fragile, Kinshasa appelle Kigali à faire preuve de cohérence entre ses paroles et ses actes, et à respecter scrupuleusement les engagements pris pour permettre un retour durable à la paix dans la région des Grands Lacs.
ST