Guerre à Goma : Le silence des politiques, Choukran pointe du doigt le pouvoir
Depuis cinq jours, la ville volcanique et stratégique de Goma, dans le Nord-Kivu, est plongée dans une violente confrontation. Les rebelles du M23, soutenus par les Forces de Défense Rwandaises (RDF), s'affrontent avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les Wazalendo. La population congolaise attend impatiemment que les leaders politiques, civils et religieux prennent la parole face à cette escalade. Cependant, les réactions restent rares et souvent superficielles, se limitant à quelques communiqués ou tweets.
Cette absence de réaction suscite une vive pression sur les réseaux sociaux. Les internautes exhortent les leaders, notamment ceux de l'opposition comme Joseph Kabila et Moïse Katumbi, à réagir. Pourtant, ce matin, l'éditorialiste et directeur général du média Béto, Listiani Choukran, a choisi de critiquer les acteurs du pouvoir, y compris le président Tshisekedi. Selon lui, ces derniers étaient très présents dans les débats sur le changement de la Constitution il y a deux semaines à peine, mais aujourd'hui, ils se terrent dans le silence face à la crise actuelle.
« Nous ne serons pas cohérents si nous demandons aux opposants et aux personnalités sans accès aux ressources du pouvoir de défendre le pays, tandis que ceux qui ont bénéficié des millions de dollars du régime restent silencieux ou se contentent de simples communiqués. En pleine guerre, le pays ne dispose même pas d’un plateau télévisé de standard international pour organiser des débats et mobiliser la population. Les médias ne sont activés que pour protéger des intérêts personnels ou attaquer les adversaires. Face à la menace qui pèse sur la Nation et le pouvoir, aucune brigade numérique, aucun média du régime ne se mobilise. Mais dès qu’un remaniement est évoqué, ils envahissent les médias dans un chaos total pour capter l’attention», a déclaré Listiani Choukran.
Cette critique sévère met en lumière le manque de mobilisation et de soutien médiatique au sein du gouvernement. Les Congolais, confrontés à la menace grandissante sur leur territoire, attendent des actions concrètes et un soutien unifié pour faire face à cette situation. Choukran appelle à une prise de conscience et à un engagement plus sérieux de la part des dirigeants pour défendre la nation et soutenir les forces armées sur le front.
La situation à Goma demeure alarmante, et la réponse du pouvoir en place est attendue avec impatience. La population espère une mobilisation forte et une unité nationale pour faire face à cette crise qui met en péril la souveraineté du pays.
Rédaction
