« Mon cœur saigne pour l’Ituri » : L’acteur politique Moses Ngesera brise le silence face à la terreur imposée par la milice de Thomas Lubanga

Dans une déclaration empreinte de douleur et d’indignation, l’acteur politique Moses Ngesera a brisé le silence ce lundi, dénonçant avec virulence les violences persistantes qu’il attribue à la milice de Thomas Lubanga. Il n’a pas mâché ses mots, qualifiant ce dernier de « buveur de sang » et de « voleur de paix », face à la tragédie qui continue de dévaster la province de l’Ituri.

Alors que la région connaît une recrudescence des actes de barbarie perpétrés par des groupes armés, souvent composés de jeunes vulnérables issus des camps de déplacés, Moses Ngesera dit ressentir une révolte profonde. « Mon cœur saigne pour l’Ituri », a-t-il confié, la voix chargée d’émotion. « Chaque jour, nos enfants dorment dans la peur. Nos femmes pleurent leurs maris. Nos villages sont réduits au silence par la violence », a-t-il déploré.

Dans ce cri du cœur, il accuse Thomas Lubanga de semer le chaos depuis plusieurs années, dénonçant l’usage du territoire ougandais comme base arrière pour ses activités armées, avec la complicité tacite, selon lui, des autorités de Kampala. Il exige le rapatriement immédiat de Lubanga vers Kinshasa afin qu’il réponde de ses actes devant la justice.

« Si Thomas Lubanga a encore un brin de conscience, qu’il commence par demander pardon à toutes les communautés meurtries de l’Ituri, au gouverneur militaire Johnny Luboya Nkashama, ainsi qu’à tous les artisans de paix qu’il menace aujourd’hui », a-t-il lancé avec fermeté.

Moses Ngesera interpelle également l’Ouganda et la communauté internationale. « Chaque enfant tué ici est un échec de votre silence », martèle-t-il. Pour lui, l’inaction de la communauté internationale ne fait qu’encourager les criminels et étouffer les efforts de paix déployés localement.

Il en appelle aussi à Kurathabo Musubi, qu’il qualifie d’« homme confus », l’exhortant à se désolidariser sans ambiguïté de Thomas Lubanga, qu’il décrit comme un « voyou », afin de ne pas rester complice de cette tragédie humaine.

Moses Ngesera conclut sa déclaration par un message d’espoir : « La nuit est longue, mais le soleil finira par se lever sur l’Ituri. Notre souffrance ne sera pas éternelle. »

Un appel fort, lancé depuis une province meurtrie mais toujours debout, déterminée à retrouver la paix.

Juvenal Bulemo