RDC : Les États-Unis annoncent des investissements à long terme dans un cadre régional incluant le Rwanda
L’envoyé spécial de l’administration américaine, Massad Boulos a confirmé, lors d’une intervention sur France 24, l’intention claire des États-Unis de renforcer leur partenariat économique avec la République démocratique du Congo (RDC) et la région des Grands Lacs. Des négociations sont en cours entre les gouvernements de Kinshasa, Kigali et Washington, mais aussi avec plusieurs entreprises du secteur privé américain.
« Les entreprises américaines vont investir en RDC », a affirmé l’émissaire, précisant que ces investissements s’inscrivent dans une dynamique à long terme. Fidèles à leur réputation, les sociétés américaines sont connues pour respecter scrupuleusement les lois des pays hôtes, y compris les normes liées à l’environnement, aux conditions de travail et à la lutte contre le travail des enfants.
Outre les réglementations locales, les entreprises américaines doivent également se conformer aux lois américaines, notamment en matière de corruption, de fiscalité, de droits humains et de protection environnementale.
Dans un contexte de normalisation diplomatique entre la RDC et le Rwanda, les États-Unis souhaitent encourager une approche régionale intégrée. Certaines entreprises, intéressées par le potentiel économique de la zone, prévoient d’investir simultanément à l’est de la RDC et au Rwanda.
Un accord de coopération économique et sécuritaire est en cours de finalisation. Il prévoit des investissements importants dans les infrastructures et l’extraction minière. Tandis que certains minerais seront traités au Rwanda, d’autres le seront en RDC, dans le cadre d’un partenariat transparent et officiellement encadré. « Il n’y aura rien de privé ou de secret », a souligné l’envoyé spécial, précisant que les accords seront signés publiquement à la Maison Blanche, et rendus publics dès leur ratification.
Fait notable, Kinshasa et Kigali ont convenu d’établir pour la première fois un mécanisme de sécurité conjoint. Cet accord prévoit une coordination des actions sécuritaires, notamment en ce qui concerne la neutralisation des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), souvent évoquées comme un point de tension dans les relations bilatérales.
En parallèle, le Rwanda s’engage à mettre fin à certaines mesures défensives, dans une approche conjointe et synchronisée. L’Union africaine, le Qatar, ainsi que d’autres partenaires internationaux comme la France, participeront à la mise en œuvre et au suivi de ce dispositif.
Vers la fin des hostilités avec le M23 ?
Le processus de Doha, qui réunit les représentants du gouvernement congolais et ceux du mouvement rebelle M23, est entré dans une phase cruciale. Une version finale d’un accord de paix a été convenue, selon l’envoyé américain, et une réunion de haut niveau est attendue cette semaine pour sa signature.
Le président rwandais Paul Kagame a exprimé son soutien total à ce processus et à la recherche d’une solution pacifique. Les États-Unis, qui participent activement aux négociations, espèrent que ce cycle sera le dernier et permettra de tourner définitivement la page de ce conflit meurtrier dans l’est de la RDC.
Gracieux Bazege
