RDC : Les médias au cœur de la paix dans la région des Grands Lacs, selon le ministre Patrick Muyaya

Le ministre congolais de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a pris part ce samedi au colloque international sur la diplomatie et les enjeux contemporains, organisé par le Collège de hautes études de stratégie et de défense (CHESD), une institution affiliée aux Forces armées de la République démocratique du Congo.
Lors de son intervention, le porte-parole du gouvernement a mis en lumière le rôle crucial des médias dans la construction de la paix dans la région des Grands Lacs, plaidant pour une utilisation responsable des plateformes médiatiques dans un contexte marqué par des tensions persistantes, notamment à l’Est du pays.
« La RDC est le seul pays dans la sous-région à disposer d’un environnement médiatique aussi diversifié », a souligné le ministre, revenant sur son expérience au sein du ministère de la Communication. Cette pluralité d’opinions, selon lui, constitue un atout considérable pour la démocratie congolaise, mais appelle également à un usage plus responsable de l’information.
Évoquant la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, Patrick Muyaya a reconnu que les médias congolais jouent un rôle actif, mais que des défis subsistent. Il a mis en garde contre la prolifération des discours de haine et de désinformation, notamment via les réseaux sociaux, qui échappent souvent aux mécanismes traditionnels de régulation.
« Ce ne sont plus seulement les médias traditionnels qui influencent l’opinion. Les réseaux sociaux sont devenus des vecteurs puissants, parfois au service de l’ennemi », a-t-il alerté. Il a appelé à une vigilance accrue de la part des acteurs médiatiques et à une stricte application des textes encadrant le secteur.
Le ministre a insisté sur l’importance de la responsabilité individuelle et collective dans la diffusion des contenus. « Nous devons éviter d’offrir nos plateformes au discours de l’ennemi », a-t-il martelé, soulignant l’enjeu stratégique que représente la communication dans une guerre où les mots peuvent être aussi destructeurs que les armes.
Aux côtés de Patrick Muyaya, plusieurs autres intervenants de renom ont enrichi les échanges dans l’auditorium du CHESD. Le professeur Jacques Ndjoli, rapporteur de l’Assemblée nationale, a abordé la thématique « Vision 2030 : planification pour un avenir durable ». Le professeur Martin Ziakiawu de l’IFASIC s’est penché sur les bases d’une coopération multilatérale et régionale, tandis que le député national Éric Tshikuma a traité de la question du budget de la défense en lien avec la prévention des conflits.
Ce colloque a permis de croiser les regards d’universitaires, de décideurs politiques et de professionnels des médias sur les défis sécuritaires, géopolitiques et informationnels auxquels la RDC est confrontée. Une occasion aussi de rappeler que la paix se construit autant sur le terrain que dans les esprits.
Gracieux Bazege