Kinshasa : les nouveaux magistrats annoncent un sit-in pour exiger leur prise en charge

Malgré leur nomination officielle depuis plusieurs mois, les nouveaux magistrats congolais n'ont toujours pas été intégrés dans la chaîne de rémunération de l'État. Face à ce qu’ils qualifient de négligence, ils annoncent un sit-in ce jeudi 9 juillet 2025 à Kinshasa, devant le gouvernorat de la ville, afin de réclamer leur rémunération et leur intégration dans le budget de l'exercice 2025.
Dans une correspondance adressée au gouverneur de la ville-province de Kinshasa, ces auxiliaires de justice dénoncent leur précarité et l'absence de toute orientation de la part des autorités compétentes. « Étant déjà nommés et notifiés, nous nous retrouvons dans l'impasse, ne sachant même pas quel sort nous est réservé, alors que nous sommes déjà frappés par l'incompatibilité du fait de l'acquisition de la qualité de magistrats suivant les prescrits de l'article 65 de la loi organique n°06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des magistrats », écrivent-ils.
Le malaise prend racine dans l’inaction des institutions. Le 4 avril 2025, le président de la République Félix Tshisekedi avait pourtant instruit le gouvernement, par l’entremise du Premier ministre et du ministre des Finances, de procéder à la mécanisation de ces magistrats. Il avait également demandé au président du Conseil supérieur de la magistrature de lancer les formations et le processus d’affectation. Mais jusqu’à ce jour, aucune de ces mesures n’a été mise en œuvre.
Les magistrats concernés estiment que leur statut actuel les empêche de retourner à leur ancienne vie professionnelle, tout en ne bénéficiant d’aucune rémunération ni affectation. Cette situation, dénoncent-ils, les plonge dans une impasse à la fois sociale et professionnelle. Leur sit-in vise donc à alerter les autorités sur cette précarité grandissante.
Alors que la réforme de la justice figure parmi les priorités affichées du pouvoir en place, ces magistrats laissés-pour-compte rappellent que l’État de droit ne saurait se construire sans une prise en charge correcte de ses acteurs. Leur mobilisation du 9 juillet sonne ainsi comme un cri d’alerte à l’endroit des institutions censées garantir l’indépendance et le bon fonctionnement de la justice congolaise.
ST