À Kikwit, le sport soude les militaires de la 11e Région : un samedi sous le signe de la cohésion

Sur le terrain poussiéreux du camp Ebeya, les cris des supporters militaires ont résonné longtemps après le coup de sifflet final. Ce samedi, c’est par un match de football que les soldats de la 11e Région militaire ont choisi de renforcer leur cohésion, loin des armes mais toujours dans l’esprit de rigueur et de discipline.

Sous l’œil attentif du colonel Bernadette Kamba, cheffe d’état-major de la région et figure respectée de la hiérarchie, deux équipes, celle de l’état-major et celle des unités rattachées se sont affrontées dans une ambiance de camaraderie. Le coup d’envoi, symboliquement donné par l’officière supérieure elle-même, a marqué le début d’un moment à la fois sportif et stratégique pour la vie interne de cette garnison située dans le sud-ouest de la RDC.

Le match, tendu mais empreint de fair-play, s’est soldé par une courte victoire de l’état-major : 1 à 0. Un score modeste, mais qui n’a pas empêché l’équipe perdante d’annoncer déjà la couleur pour un match retour. Dans les gradins improvisés, les familles et les enfants de militaires ont vibré à l’unisson, transformant cette journée en véritable fête militaire.

« Ces activités permettent aux militaires de tisser des liens forts en dehors des situations de combat ou de formation », confie un officier présent sur place. « L’esprit de corps ne se décrète pas, il se construit aussi dans ces instants simples. »

Pour la 11e Région militaire, cette rencontre n’est pas un simple divertissement. Elle s’inscrit dans une volonté plus large de cultiver la cohésion interne, condition essentielle pour faire face aux défis sécuritaires et logistiques sur le terrain.

Le colonel Kamba, première femme à occuper ce poste à Kikwit, incarne cette approche humaine et fédératrice du commandement. Sa présence, saluée par les troupes, souligne l’importance accordée à la vie collective dans les garnisons.

Au-delà de la performance sportive, c’est une victoire du vivre-ensemble qu’a célébrée la garnison de Kikwit. Une journée sans grade ni hiérarchie, où les maillots ont remplacé les treillis, et où le ballon a uni ce que les missions opérationnelles répartissent souvent.

Les regards sont déjà tournés vers le prochain rendez-vous, preuve que l’initiative a touché juste. Et si le ballon rond devenait, dans les garnisons congolaises, un nouveau vecteur de discipline et de fraternité militaire ?

Gracieux Bazege