« Nous ne sommes pas dans cette logique » : Thérèse Kayikwamba annonce la fin des intégrations automatiques des groupes armés

Le gouvernement congolais durcit le ton face aux groupes armés. La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a annoncé un tournant majeur dans la gestion des milices : désormais, le désarmement est obligatoire et sans condition pour tous les groupes armés opérant sur le territoire national.
« L’accord prévoit que les groupes armés congolais doivent être désarmés, démobilisés et cantonnés sans délai », a-t-elle déclaré. Le Programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion Communautaire et Stabilisation (PDDR-CS) jouera un rôle central dans cette transition.
Cette nouvelle doctrine s’appliquera à toutes les milices, y compris celles actives dans les zones contrôlées ou anciennement contrôlées par le M23. « Cela comprend les groupes dits d’autodéfense et toute formation armée se réclamant d’une revendication communautaire », a précisé la ministre.
La ministre a acté une rupture claire avec les pratiques du passé, notamment l’intégration massive et non sélective des combattants. « Nous ne sommes pas dans cette logique », a-t-elle martelé, dénonçant les anciennes méthodes de brassage et de mixage des ex-combattants dans les forces armées.
Désormais, toute réintégration éventuelle sera conditionnée à une sélection rigoureuse. « Les ex-combattants souhaitant intégrer les forces armées ou de sécurité devront répondre à des critères stricts », a-t-elle insisté.
Parmi ces critères figurent notamment la preuve de nationalité congolaise et l’absence de toute implication dans des crimes graves. « Il faut s’assurer de leur nationalité, de leur non-implication dans des violations graves, ainsi que d’autres éléments qui seront désormais examinés avec rigueur », a-t-elle précisé.
Pour Thérèse Kayikwamba, ce virage vise à protéger les institutions congolaises. « Il est essentiel que toute éventuelle intégration réponde aux leçons du passé, pour éviter que nos institutions soient affaiblies de l’intérieur par l’accueil, sans filtre, de personnes ayant pu participer à des violations graves. »
ST