RDC : De nouveaux enlèvements de jeunes ravivent les inquiétudes sur les agissements du M23 malgré l’accord de paix

Malgré la signature récente d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali, censé amorcer une accalmie dans l’est de la République démocratique du Congo, de nouvelles violences remettent en cause les espoirs de stabilité. Plus de 300 jeunes ont été enlevés le 28 juin dans la région de Rubaya, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), lors d’une opération attribuée aux rebelles du M23, selon les autorités congolaises.

Parmi les victimes figurent de nombreux mineurs, arrêtés sans motif légal puis conduits vers une destination inconnue, a précisé la ministre des Droits humains, Chantal Chambu. Le même jour, plus de vingt autres jeunes ont été enlevés dans le groupement de Lugendo, territoire de Kabare (Sud-Kivu).

Les autorités dénoncent une recrudescence d’exactions attribuées au M23 : enlèvements, usage de civils comme boucliers humains, extorsions, intimidations et séparations forcées de familles. « Ces actes constituent une violation grave du droit international humanitaire », a déclaré la ministre Chambu, appelant la communauté internationale à réagir sans délai.

Face à cette situation, la République démocratique du Congo réclame l’ouverture d’une enquête indépendante sous l’égide de la Commission des Nations unies aux droits de l’homme, en vue d’identifier les responsables et de les traduire en justice.

Malgré les engagements pris dans le cadre du processus de paix, la situation humanitaire demeure critique dans l’est du pays. Si le gouvernement congolais réaffirme sa volonté de renforcer la protection des civils, la persistance des violences ternit la crédibilité de l’accord de paix et renforce le sentiment d’abandon des populations locales.

ST