Violences sexuelles en RDC : Tshisekedi met en garde l’appareil sécuritaire

Face à l’explosion des violences sexuelles en République démocratique du Congo, le président Félix Tshisekedi a haussé le ton lors du Conseil des ministres tenu le 4 juillet. En 2023, plus de 123 000 cas ont été enregistrés, selon les chiffres officiels, un chiffre probablement en deçà de la réalité, selon le CICR et Médecins Sans Frontières.

Le chef de l’État a dénoncé un fléau qui, selon ses mots, « continue de défigurer la nation ». Pour la première fois, il a publiquement reconnu l’implication de certains éléments des forces de sécurité congolaises. « Des violences ont été documentées au sein même de l’armée, de la police nationale et des volontaires pour la défense de la patrie », a-t-il déclaré, brisant ainsi un tabou jusque-là soigneusement évité.

Cette sortie intervient dans un contexte de pressions croissantes, tant de la communauté internationale que des ONG, face à une impunité persistante et largement dénoncée.

Déterminé à passer à l’action, Félix Tshisekedi a annoncé la mise en œuvre d’une feuille de route opérationnelle, élaborée en collaboration avec la représentante spéciale de l’ONU, Pramila Patten. L’objectif est clair : déployer des mesures concrètes, mesurables et ciblées, notamment dans les zones de conflit où les civils, en particulier les femmes et les enfants restent les premières victimes.

Des instructions fermes ont été données aux ministres concernés. Le ministre de l’Intérieur est chargé de nettoyer les rangs de la police ; celui de la Défense devra écarter les militaires impliqués. De leur côté, la Justice, les Affaires étrangères et la Coordination présidentielle chargée des questions de genre devront produire des rapports réguliers sur les poursuites engagées.

Un premier rapport est attendu dans les 30 jours. Pour le président Tshisekedi, il s’agit de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions et de démontrer que l’État congolais est capable de se réformer de l’intérieur. Un signal fort est attendu : que les paroles laissent place aux actes.

« Nous devons répondre à cette urgence humanitaire par des actions concrètes, pas seulement par des promesses », a conclu le président.

ST